Qui suis-je ? Je pratique la méditation de pleine conscience depuis plusieurs années maintenant. Chaque matin, je m'ancre auprès de mon souffle et dans mon corps et cette pratique m’accompagne ensuite toute la journée.
Longtemps, la phobie sociale m’a accompagné. Dès toute jeune, j’ai grandi avec, et ne sachant pas la diagnostiquer, elle s'est accentuée. Je suis passée d'une timidité maladive à la petite école à éviter les soirées, ne plus parler en public à carrément ne plus pouvoir sortir de chez moi.
En 2015, j’ai rencontré Alice, une jeune femme se présentant comme une agoraphobe optimiste. Elle avait créé un site internet, Agorafolk, et réunissait d’autres personnes vivant avec le même trouble pour se rencontrer et s'épauler. C'est la première à m’avoir parlé de la thérapie comportementale et cognitive. Elle m'a conseillé un thérapeute également instructeur MBCT (Mindfulness-Based Cognitive Therapy), c'est-à-dire enseignant la méditation de pleine conscience.
Quand je suis entrée dans son cabinet, ce thérapeute m’a dit en gros : « il serait bon que tu médites chaque jour .» Grâce à nos rendez-vous hebdomadaires et nos échanges sur la pratique, j’ai réussi à maintenir une discipline et m’installer chaque matin pour ressentir mon souffle. Ma pratique n’a pas flanché depuis, elle s’est même accentuée et affinée.
La pratique de la méditation m’a aidé à mieux vivre et soigner mon anxiété mais elle a également bouleversé mon quotidien : mieux me connaître, mieux appréhender mon travail, mieux écouter et comprendre mon corps, grâce au Yoga notamment.
Lors de ma première participation à un programme MBSR en 2016, les exercices de Scan corporel et de mouvements en pleine conscience m’ont amené à comprendre que, si l’ensemble du corps forme une maison, je n’avais jusqu’à présent vécu que dans une seule pièce, la tête. J’ai eu alors l’impression de découvrir toutes les autres pièces à l’intérieur et d’ouvrir tous les volets sur l’extérieur. Le fait de pratiquer en groupe, en tant qu’anxieuse sociale, m’a également beaucoup aidé.
A travers cette expérience qui m’a mise en mouvement, m’a inscrite dans un processus, j’ai appris à faire preuve de plus de bienveillance envers moi-même et mes proches, à mieux accueillir les émotions même douloureuses, à changer d’angles de perception et à pouvoir mieux répondre aux difficultés, avec plus de justesse et d’espace, en étant ancrée, réunie et unie.
Forte de ces changements, j’ai décidé de suivre un cursus pour instruire à mon tour la pleine conscience. Partager avec d’autres personnes, les voir s’approprier les méthodes et gagner en autonomie est une vraie chance. Le programme MBSR est pour moi une sorte de kit de survie dont j'enseigne le mode d'emploi pendant huit semaines afin que les participants repartent mieux équipés et davantage capables de répondre (plutôt que réagir) aux aléas de la vie, avec plus de douceur pour eux-mêmes et les autres.
Formée auprès de l’IMA (Institute for mindfulness-based approaches)
Enseignante Ren Xue Niveau 1, Yuan Gong Qigong.