Qu'est-ce que la méditation de pleine conscience ?
En anglais, pleine conscience se dit : Mindfulness, Mind comme « Mind the step ». Mind ici est plus proche d’attention que de conscience selon moi. C’est pourquoi je préfère parler de pleine présence plutôt que de pleine conscience, des synonymes seraient donc : pleine attention, attention consciente, pleine vigilance, pleine présence, attention bienveillante également.
Une idée reçue :
J’entends souvent "je n'arrive pas à méditer, je n'arrive pas à faire le vide.". Alors non, méditer ce n'est pas faire le vide, il s'agit juste de laisser passer nos pensées, comme des nuages dans le ciel, sans les retenir, sans s'y attacher. Ne pas entrer dans le contenu, ne pas se laisser embarquer. La démarche est bien sûr plus simple à énoncer qu'à réaliser et c'est pourquoi elle requiert un entrainement de l'esprit. C’est comme un sport, un muscle que l'on vient exercer et développer chaque jour, le muscle de la pleine conscience. Et chaque fois que je perçois m’être laissé entrainer par mes pensées, c’est déjà la pleine conscience. Je reviens fermement mais avec bienveillance au souffle, à la respiration dans le corps, dans le moment présent.
En complément de cette première approche personnelle, je vous fais part de plusieurs définitions proposées par des auteurs qui m’ont inspiré et me semblent éclairantes.
Ainsi, Soizic Michelot, instructrice MBSR, établit la distinction suivante :
Rumination = action de l'esprit consistant à se faire des films en boucle ayant pour seul effet d'obstruer la vision.
Méditation = action de l'esprit consistant à couper net dans ces scénarios inutiles pour rendre la vision claire.
Et la très belle introduction à Méditer jour après jour de Christophe André, psychiatre et psychothérapeute, pionnier de la Méditation Mbsr en France :
Qu'est-ce que la Pleine conscience ? C’est une manière de méditer et une manière de vivre qui peut donner plus de sens à notre existence. La pleine conscience nous invite à faire un choix, le choix d’arrêter d’agir et de courir pour simplement nous sentir vivants, ici et maintenant. Elle nous invite régulièrement dans nos journées à prendre le temps de sentir, ressentir que nous existions. Pour cela, lâcher pour un moment le futur et le passé, souvent sources de tourments et de nous tourner doucement vers l’instant présent. Il s’agit d’un renoncement à trois automatismes qui emprisonnent notre mental : renoncer à juger si ce que nous faisons est bien ou mal, réussi ou raté pour plutôt observer et permettre à ce qui est là, d’être là. Renoncer à obtenir quelque chose de précis pour plutôt nous rendre présent à ce qu’il se passe ici et maintenant. Renoncer à choisir, à accueillir le bon et l’agréable, à repousser le désagréable pour plutôt nous efforcer de ne pas choisir et de tout accueillir en nous. Elle est bénéfique pour nous, notre santé, notre équilibre émotionnel, notre esprit. De très nombreuses études scientifiques nous le montrent aujourd’hui, mais c’est la pratique de la pleine conscience qui nous fait du bien et non pas le concept, le concept de vélo est agréable mais c’est conduire qui nous fait du bien. Le concept de nourriture est intéressant mais c’est l’acte-même de manger qui nous nourrit, pas la pensée de nourriture. Il en est de même avec la pleine conscience. Il est donc important de pratiquer régulièrement. Ce n’est pas une activité de plus à ajouter à toutes nos autres activités, c’est un état d’esprit, une attitude de l’âme et du corps pour traverser la vie. Pas une attitude permanente bien sûr, mais une base, un refuge toujours disponible, où nous pourrons toujours nous ressourcer. Une attitude qui consiste à être présent et conscient le plus souvent possible, une attitude simple et importante. Facile ? Disons d’autant plus facile qu’on se sera préparé et entrainé en pratiquant.